Message du président - lettre envoyée à la presse

(Lettre envoyée à la presse le 11 mars 2014 de Robert Campbell, Président national du SEI)

Qu’il me soit permis de me porter à la défense des 25 000 membres du Syndicat des employé-e-s de l’Impôt qui travaillent à l’Agence du revenu du Canada, dans la foulée de la récente couverture négative véhiculée dans les médias.

Les résultats de l’enquête de la FCEI et du sondage réalisé à l’interne par l'ARC sont très décourageants pour les membres du SEI. Nous sommes des fonctionnaires dévoués et travailleurs qui avons dû subir la façon dont le gouvernement Harper a détruit les services au public au cours des dernières années. Nous l’avons vu fermer les comptoirs de paiement, éliminer le service au comptoir dans tous les Bureaux des services fiscaux, privatiser l’archivage des dossiers fiscaux, imposer des compressions budgétaires et causer la perte de plus de 3 000 emplois. 

On demande à nos membres de faire plus avec moins, de s’adapter constamment à des modifications législatives complexes et de donner de la formation avec des ressources réduites. La masse d’information qui doit être assimilée et interprétée est stupéfiante. Parce que l’on a de plus en plus recours à des employés temporaires ou à temps partiel ou encore à des étudiants, le va-et-vient continuel fait qu’il est beaucoup plus difficile, pour les employés, de fournir des renseignements uniformes et exacts aux clients.

Les membres du SEI font tout en leur pouvoir pour offrir une information exacte et pertinente au public. Or, cela est extrêmement difficile dans un contexte de centre d’appels où l’on est constamment sous surveillance, où le temps passé pour chaque appel est étroitement contrôlé, où la durée de traitement des appels est courte et où le temps alloué entre les appels n'est que de quelques secondes (7 à 10 secondes). Cette nouvelle façon de faire met l’accent sur la quantité, au détriment de la qualité. De telles conditions de travail font que le roulement de personnel est élevé dans un milieu sous pression comme celui-là, ce qui se répercute sur la qualité du service.

Les attaques constantes du gouvernement contre ses propres employés, la détérioration continuelle de leurs régimes d’avantages sociaux et le fait que le gouvernement laisse entendre publiquement que ses employés sont moins productifs ceux du secteur privé ont fait en sorte que le moral de la fonction publique est à son plus bas.

Nous sommes en négociations avec l’ARC depuis plus de deux ans et demi, et nous sommes encore bien loin d’un accord. Les deux mêmes parties avaient pourtant négocié les deux conventions collectives précédentes avant leur date d’expiration. Mais le gouvernement nous a maintenant placés sous le joug du Conseil du Trésor, qui ne veut pas laisser les deux parties arriver à un accord. Son influence sur les négociations n’a été que négative.

Les récentes réductions de dépenses ont eu une grande incidence sur les services offerts au public. L’idée que l'on peut continuer d’offrir des services adéquats et efficaces au public avec de moins en moins de ressources s’est révélée irréaliste au cours des dernières années. Que l’on songe simplement aux services dispensés aux anciens combattants, à l’inspection des aliments, aux services d’assurance-emploi et, maintenant, à l’information fiscale. Il est impossible de couper partout les budgets et de réduire le nombre de personnes qui offrent les services sans que cela n’ait des conséquences négatives.

Voici les conséquences que les compressions de services à l’Agence du revenu du Canada ont eues pour vous :

  • disparition de plus de 3 000 postes;
  • à l’échelle du pays, élimination des services au comptoir et à la caisse, où les contribuables pouvaient auparavant avoir réponse à leurs questions fiscales, prendre des formulaires et payer leurs impôts;
  • centralisation des enquêtes criminelles dans les grands centres urbains, au lieu des unités locales;
  • privatisation des centres d’entreposage des dossiers afin d’éliminer des emplois, et recours à des contrats pour la garde des documents des contribuables;
  • abandon du service en personne en faveur des services électroniques;
  • élimination des formulaires d’impôt personnalisés et abandon du service Impôtel.

Les membres du Syndicat des employé‑e‑s de l’Impôt sont des fonctionnaires consciencieux qui font des efforts immenses, et qui méritent d’être traités avec respect et de recevoir la formation, les ressources et le soutien dont ils ont besoin pour bien faire leur travail et offrir un service de qualité aux Canadiennes et Canadiens.

Robert Cambell's signature
Robert Campbell,
Président national du SEI