MES PERCEPTIONS DES AUDIENCES DE LA COMMISSION DE L’INTÉRÊT PUBLIC (CIP) 8 ET 9 OCTOBRE 2014



Robert Campbell photoMES PERCEPTIONS DES AUDIENCES DE LA COMMISSION DE L’INTÉRÊT PUBLIC (CIP)

8 ET 9 OCTOBRE 2014

Les négociateurs de l’AFPC/SEI (Morgan Gay et Julie Chiasson) ont présenté une argumentation très vigoureuse et bien faite à la CIP. Ils ont présenté la position de nos membres et exposé et expliqué clairement les revendications en instance.

Il était rassurant de voir la salle pleine de membres et de dirigeants et dirigeantes du SEI venus marquer leur appui à notre équipe de négociation.

C’est avec le plus grand intérêt que j’ai écouté le négociateur patronal commencer à expliquer pourquoi aucune de nos revendications n’est appropriée ou raisonnable. Les propos de l’employeur témoignaient clairement d’un manque de respect et d’un profond mépris à l’endroit des travailleuses et travailleurs de l’ARC. Il était difficile de devoir rester calme sans rien dire pendant cette diatribe. Nous avons entendu la direction déclarer que la raison pour laquelle nous n’avons pas de convention est que nous ne sommes pas raisonnables. Et ce, malgré le fait que la direction n’a rien voulu changer aux trois principales revendications depuis deux ans.

L’employeur s’est amené à la table avec ce que le Conseil du Trésor lui a ordonné d’offrir au chapitre des salaires et de la durée du contrat, sans compter la proposition d’abolition de l’indemnité de départ. Il a reconnu que ces choses‑là ne sont pas négociables, vu que c’est le mandat qu’il a et qu’il doit respecter. La justification de l’employeur pour ces questions, avec son insistance pour une convention de seulement deux ans, est que l’ARC doit s’aligner sur les unités du Conseil du Trésor.

Voilà qui est diamétriquement opposé à la position de l’ARC qu’il a préconisée au Parlement lors de la création de l’ARC. Le commissaire de l’époque avait déclaré catégoriquement que l’un des principaux avantages de la transformation en agence était que l’ARC pourrait négocier directement avec les syndicats représentant le personnel de l’ARC et que l’ARC n’avait rien de commun avec le reste de la fonction publique fédérale. Depuis que nous sommes une agence, les commissaires qui se sont succédé ont contribué à éloigner l’agence le plus loin possible du Conseil du Trésor.

Au fil des ans, les parties ont négocié des contrats équitables pour les deux camps et ont maintenu un solide rapport de travail avec les syndicats, au profit de toutes les personnes travaillant à l’Agence. Et voici que cette nouvelle direction de l’ARC abroge ses principes et fait valoir à la CIP que nous ne méritons pas une augmentation de salaire équitable, vu que, au fil des ans, nous avons négocié de meilleurs salaires que les autres dans les unités du Conseil du Trésor. L’ARC fait également valoir avec force que nous devons renoncer à notre indemnité de départ, comme tous les autres l’ont déjà fait. L’employeur soutient également que nous ne devrions pas être compensés pour la perte de l’indemnité de départ vu que nous l’avons eue plus longtemps (deux ans de plus) que n’importe qui d’autre.

Voilà qui n’a pas de sens, à mes yeux, vu que cet avantage se trouve dans notre contrat depuis des années et qu’il est une chose que nous avons négociée en remplacement d’augmentations salariales plus importantes à l’époque. Nos membres nous ont dit maintes fois qu’ils ne sont pas prêts à y renoncer. La justification de l’employeur est ridicule. Il n’est pas acceptable que vous y renonciez pour la seule raison que tous les autres l’ont fait. Il n’est pas acceptable que vous ne méritiez pas de compensation pour y renoncer uniquement parce que vous l’avez déjà depuis trop longtemps. Je vous le demande, est‑ce là une façon raisonnable de négocier ou est‑ce ridicule?

Quant à la durée du contrat, l’employeur reproche au Syndicat de ne pas négocier et de ne pas déjà avoir accepté son offre. Comment négocier lorsqu’une partie s’amène continuellement à la table avec la même offre sans faire le moindre changement? L’employeur a déjà déclaré dans sa présentation que, si la CIP n’avait pas mis tant de temps à se réunir, nous aurions déjà une convention. Quelle belle logique!

L’employeur reconnaît qu’il ne peut accepter un accord de trois ans, vu que le Conseil du Trésor ne lui a pas fixé de mandat pour la troisième année, étant donné qu’il commence tout juste les négociations avec les autres unités de négociation. L’ARC concède aussi qu’elle ne peut lancer une tendance et que nous devons attendre la conclusion des négociations des autres unités du Conseil du Trésor.

Elle fait valoir également que le Syndicat envoie de la fausse information au sujet de nos congés de maladie. Elle dit que les congés de maladie ne sont pas sur la table pour cette ronde de négociations si bien que les travailleuses et travailleurs de l’ARC ne sont pas appelés à renoncer à quoi que ce soit en fait de congés de maladie. Cette déclaration est insultante pour le Syndicat et ses membres. Nous savons parfaitement que l’employeur insiste pour un accord de deux ans pour nous aligner sur les unités du Conseil du Trésor. Avec cet alignement éventuel, la stratégie du Conseil du Trésor est de déposer des changements à nos congés de maladie. Croit‑il vraiment que ses employé‑e‑s sont aussi stupides?

Comme je l’ai dit, il était très difficile de voir le manque total de respect et de considération pour les employé‑e‑s de l’ARC et les membres du SEI. L’employeur n’a pas cessé de répéter qu’il n’y a pas de problème de recrutement ou de maintien à l’effectif dans la catégorie SP. J’ai perçu qu’il voulait, en réalité, donner à entendre que nous pouvons tous être remplacés en une minute par n’importe qui. Il n’a aucune considération pour la loyauté des personnes qui ont fait carrière à l’ARC, qui tiennent à leur emploi, qui travaillent au service du peuple canadien; qui font plus avec moins chaque jour.

Le Syndicat des employé‑e‑s de l’impôt vient de recevoir de l’information au sujet de la prime destinée aux cadres. Alors que l’employeur croit que, d’une part, ses travailleuses et travailleurs sont trop grassement payés et peuvent être remplacés en quelques instants, il a rémunéré ses gestionnaires comme suit depuis quelques années :

Primes de rendement

2011-2012

2012-2013

EC 1-6 

6 228 603,85 $ 
6 853 845,43 $

HR/RH 1-6   

92 846,45 $
109 596,11 $

HR/RH 7

315 201,23 $
307 322,36 $

Total

6 636 651,53 $
7 270 763,90 $

La direction croit que nous accepterons avec gratitude n’importe quelle offre que nous recevrons. Faisons lui comprendre que nous ne nous contenterons pas de son offre, et que nous voulons négocier et être traités équitablement et avec respect.

Il est temps de nous tenir debout!


signature de Robert Campbell

Robert Campbell,

Président national du SEI