Cameroun, International Children's Awareness (ICA) sommaire du voyage

Comité des récompenses et des titres honorifiques
Cameroun, International Children's Awareness (ICA) sommaire du voyage

Michael Gardiner – Expérience du Cameroun – du 12 au 26 février 2012

En février dernier, j’ai fait mon premier voyage en Afrique. Quand j’ai su que j’allais au Cameroun, je ne pouvais pas croire ma chance d’aller voir cette partie du monde. J’avais des visions de la savane et des excursions dans la jungle. J’étais également fasciné à l’idée des gens que j’allais rencontrer.

Les semaines précédant l’expédition se sont exceptionnellement bien passées. J’ai reçu mes vaccins, je me suis procuré quelques vêtements légers et j’ai prévu d’apporter un peu de nourriture. J’ai trouvé extrêmement utile d’apporter des barres Cliff, un supplément de repas à haute teneur en protéines, surtout pour les longues randonnées pédestres. Nous avons passé de nombreuses journées en randonnée pédestre. J’ai dû terminer plusieurs travaux d’avance pour ne pas prendre de retard à l’université. En un rien de temps, c’était déjà la mi-février.

J’ai d’abord rencontré le groupe principal à l’aéroport de Toronto. À cet instant même, nous avions le sentiment que le voyage commençait enfin. Nous avons tous appris à nous connaître assez vite : il y avait Élise, une étudiante en histoire qui aime les classiques du cinéma; Ana, qui s’entraîne au kick-boxing et qui est une candidate très sérieuse au titre de maître; Darren, un naturaliste qui joue la guitare sèche; Cameron et Amanda, un couple qui travaille ensemble à obtenir un diplôme en sciences infirmières; J.D, qui a déjà adopté des douzaines d’enfants et voyagé au Ghana; Kristen, jeune professeure de gymnastique qui a passablement voyagé (elle venait de passer beaucoup de temps en Mongolie); Wendy, la mère de Kristen, qui voulait découvrir un peu du monde que sa fille connaissait; et le dernier mais non le moindre, Ed, capitaine d’armée à la retraite qui défie toutes les attentes.

Tout le groupe semblait très bien s’entendre et, comme tout le monde avait quelques années de plus que moi, j’étais le cadet.

À notre arrivée, nous sommes repartis sur les chapeaux de roue. Après ce qui a semblé être une journée passée dans les airs, nous sommes montés à bord d’un autocar. Nous nous sommes retrouvés au Parlement, où j’ai eu ma première expérience de la plomberie africaine, plus précisément de son absence. Bien sûr, j’étais très appréhensif à propos de tout. Après avoir parlé avec l’infirmière qui m’a administré les vaccins, j’étais plutôt pétrifié de peur dès mon arrivée à l’idée qu’il pouvait y avoir toutes sortes de microorganismes sur chaque surface. De plus, comme nous avions étudié le cycle de vie du paludisme (éclatement des cellules sanguines et atteinte du foie) dans mon cours de bio de première année, j’ai passé la première journée à m’inquiéter de mes moindres gestes.

Faisait toutefois contraste avec cette nervosité innée notre première rencontre avec Sylvester et Pam. Sylvester est un enseignant fort sympathique à l’école de Boy-yah. Il nous a dit qu’il nous ferait visiter l’école à notre retour. Ce jour‑là, nous avons également fait la connaissance de Pam, qui allait nous accompagner pendant la plus grande partie du voyage. C’est avec elle que nous avons habité à Laywah. C’est une femme très fière qui est extraordinairement drôle. Dans une société où les femmes sont toujours traitées de façon bien peu équitable, sa fierté est un attribut rare et rafraîchissant.

À Boy-yah, nous avons eu une rencontre avec le ministre régional de l’Éducation. Ce fut notre première expérience de l’immense gratitude qu’affichent les Camerounais. Ils ont remercié Ed de son travail inlassable dans « la Vallée » et ont remercié chacun d’entre nous d’être venus, comme si nous étions aussi importants au processus qu’Ed.

Le lendemain, nous nous sommes dirigés vers Laywah. Ce devait être notre camp de base pour la durée du voyage. C’est là que nous avons commencé à découvrir les différents problèmes auxquels les villages faisaient face. Il faut comprendre que le principal mode de transport là‑bas, c’est la marche. On n’a toutefois pas l’impression de perdre son temps parce qu’on discute tout en marchant. En nous promenant autour de Laywah, nous avons discuté en particulier d’un projet dirigé par le gouvernement danois (je crois que c’était un projet danois, mais je n’en suis pas absolument sûr). Ce projet a consisté à installer dans plusieurs villages des purificateurs d’eau géants hautement perfectionnés. Le projet a coûté des millions de dollars et a été jugé un franc succès! Toutefois, ces machines compliquées sont rapidement tombées en panne. Ce fut une leçon durement apprise sur la façon de ne pas concevoir un projet durable dans un pays étranger. Pour porter fruit, un projet doit un jour ou l’autre être entièrement dirigé par les gens de la place. C’est le modèle qui a si bien fonctionné pour l’ICA.

Quand l’ICA souhaite construire une école ou des installations de purification dans un village, il y a un long processus de consultation. Tout d’abord, les villageois doivent vouloir de cette technologie. Ensuite, ils doivent être disposés à investir du travail dans ce qui leur est donné. Dans le cas de la construction d’une école, bien que l’ICA accorde les fonds, la majorité du travail physique est accompli par des bénévoles de la collectivité. Par après, une fois que l’école est bâtie, elle est prise en charge par le gouvernement, et des enseignants sont embauchés. De cette façon, bien que l’initiative première de bâtir une école vienne de l’ICA, elle est au bout du compte entièrement dirigée par le gouvernement du Cameroun. La plus grande partie du travail réalisé par l’ICA au Cameroun se déroulait dans un endroit qu’on appelle la Vallée.

À mesure que les jours passaient, nous étions tous beaucoup plus à l’aise les uns avec les autres et avec nos environs. En l’espace de quelques jours, nous nous dirigions vers la Vallée. Ce serait notre première expérience de ce qui était considéré comme une des régions les plus pauvres du Cameroun. Après un tour d’Hélix de trois ou de quatre heures et quelques heures de marche à travers les broussailles, nous sommes arrivés à Ejong. À l’école, les enfants étaient incroyablement sages et ont même chanté pour nous. J’étais tout à fait impressionné de voir des enfants qui n’avaient vraisemblablement jamais entendu de piano accordé chanter juste. Nous avons passé la moitié de la journée avec eux en visitant leurs classes, en assistant à certaines leçons et en distribuant des fournitures scolaires. Nous avions tous apporté dans nos valises quelque chose à laisser aux enfants.

À peu près le même scénario s’est déroulé dans le village suivant que nous avons visité : des enfants qui chantent et une grande cérémonie de bienvenue. Pour illustrer à quel point les gens sont amicaux, permettez-moi de vous raconter le récit que voici : Quand nous nous sommes tous présentés aux villageois, nous avons donné notre prénom et notre nom de famille. Tout de suite après la cérémonie, un homme s’est approché de moi et m’a dit « Tu es Michael, n’est-ce pas? » Il se trouve que nous avions le même prénom! Parce qu’il s’appelait également Michael, il a voulu m’offrir une ferme et quelques vêtements décorés! Même si je ne pouvais pas accepter, c’était plutôt drôle de m’imaginer m’établir comme fermier au Cameroun.

Même si je n’ai rien dit jusqu’à maintenant des images moins heureuses que peut évoquer l’Afrique, il serait erroné de croire que nous n’avons pas été témoins de la misère, qui était la principale raison de notre visite. En allant chez les villageois, nous avons bel et bien vu la qualité de leurs logis, qui consistaient en maisons d’argile plutôt rudimentaires. Nous pouvions imaginer comment elles résisteraient pendant la saison pluvieuse. Nous avons également vu des enfants qui semblaient manifestement avoir besoin d’une alimentation plus nutritive. Une question étonnamment déroutante était celle de l’égalité entre les sexes. Au Cameroun, les femmes travaillent beaucoup. Elles cultivent la terre, élèvent les enfants et font d’autre travail physique, mais elles sont encore considérées comme inférieures aux hommes. À mes yeux, la contradiction était flagrante. Je crois que, à mesure que les gens se scolarisent, cette forme vraiment étrange de sexisme pourrait disparaître.

Ce qui m’a le plus frappé, c’est que les Camerounais ne ressemblent pas aux gens qu’on voit dans les annonces de Vision Mondiale. C’est un peuple fier et heureux, et les enfants courent et jouent partout où l’on va. Je ne dis pas qu’ils ne souffrent pas, mais ils ne sont pas sans espoir. Je crois qu’un des chefs a bien illustré ce fait quand il a déclaré : « Nous avons l’esprit, nous avons l’intelligence, mais, sans vous, nous n’avons rien. » Pour moi, cela démontre à quel point ils sont disposés à travailler pour amener le changement et à travailler avec les autres pour s’aider eux-mêmes.

Dans l’ensemble, je considère que ce voyage fut un énorme succès. Je reste en contact avec bien des gens de l’expédition. Je suis également heureux de vous dire que, si j’ai mis tant de temps à préparer ce rapport, c’est en partie parce que j’ai commencé à amasser des fonds pour l’ICA. Lors du voyage, le chiffre magique m’a été dit. Pour 20 000 $, on peut bâtir une école élémentaire de quatre classes. Il s’agit de la première occasion pour un village d’obtenir une école, de l’instruction. J’espère que nous (un groupe de mes amis et moi) réussirons à lui procurer cette école. De plus, si le SEI dispose de coordonnées utiles pour la collecte de dons ou l’organisation d’activités de financement, toute aide est la bienvenue.

Je tiens à vous remercier encore une fois de la possibilité qui m’a été offerte de faire ce voyage au Cameroun avec Ed Smith. Ce fut certainement une des expériences les plus intéressantes de ma vie jusqu’à maintenant. Je me réjouis à l’idée de travailler avec Ed à l’avenir et j’espère retourner au Cameroun (à mes propres frais) dans les cinq prochaines années, une fois que l’école sera construite.

Sincères salutations,

Michael Gardiner