Message du Président national

Premièrement, je tiens à remercier l’équipe de négociation du Syndicat des employé‑e‑s de l’Impôt (SEI) de son travail acharné et des efforts qu’elle a déployés au cours des 41 derniers mois alors qu’elle tentait de négocier une nouvelle convention. La plupart des membres ne sauront jamais à quel point elle doit endurer la frustration pendant ce processus. Il faut applaudir sa patience et son dévouement soutenus visant à apporter des améliorations et à protéger les avantages obtenus antérieurement dans votre convention. La négociation collective est la plus importante responsabilité du syndicat, et l’équipe de négociation ne l’a jamais esquivée.

Après quatre années de négociation, trois séances de médiation, une audience de la commission de l’intérêt public et des recommandations, notre équipe de négociation a conclu une entente de règlement avec l’Agence du revenu du Canada (ARC). Cette entente sera présentée aux membres aux fins de vote. Nous sommes d’avis qu’il s’agit de la meilleure entente que nous puissions obtenir sans mandat de grève des membres du SEI à l’ARC. 

Nous avons mis à votre disposition tous les renseignements sur l’entente de règlement conclue sur les sites Web de l’Alliance de la Fonction publique du Canada et du SEI. Vous pouvez également consulter l’offre définitive qu’a présentée l’ARC en mai 2015 pour comparer les différences.

L’équipe de négociation et moi-même recommandons à l’unanimité de rejeter cette offre. Depuis le début des négociations, je soutiens qu’il s’agit d’une ronde de négociations de concession. Le gouvernement veut que vous acceptiez de commencer à renoncer à des avantages dans votre convention, en commençant par l’indemnité de départ. Tout au long de cette ronde, nous n’avons cessé d’affirmer qu’il commencerait par l’indemnité de départ, puis il passerait aux congés de maladie et à nos pensions. Et bien, nous avions raison puisque les groupes qui ont précédemment renoncé à leur indemnité de départ se retrouvent à présent à la table afin de se battre pour conserver leurs indemnités de congés de maladie. L’autre principal enjeu de cette ronde de négociations est l’augmentation des salaires pour les troisième et quatrième années. Le Conseil du Trésor a demandé à l’ARC de ne pas négocier les augmentations de salaire pour ces années. Nous pourrions uniquement obtenir une clause « moi aussi » qui comporte une garantie de 0,5 %, ce qui élimine pratiquement le droit de négociation. On nous force à présent la main en raison des mesures prises par d’autres groupes sur deux plans, soit l’indemnité de départ et les augmentations de salaire.

Le processus a été très long et frustrant et il ne nous a pas permis de négocier avec notre employeur. Au lieu de négocier, un tiers (le Conseil du Trésor) a fait continuellement pression sur nous et il a fait traîner le processus, en plus d’avoir manqué de respect envers vous, en tant qu’employées et employés, tout au long du processus. Les membres ont trouvé difficile de ne pas obtenir d’augmentation de salaire en plus de trois ans. Les coûts continuent d’augmenter et le Conseil du Trésor sait à quel point cette situation exerce une pression sur les personnes. Il sait également qu’au fil du temps, les gens en accepteront moins afin de tenter d’obtenir quelque chose. Toutefois, voulons-nous continuer à recevoir des miettes? Pour voir nos avantages (remportés de haute lutte) s’envoler? J’espère que non. En regardant cette offre, j’espère que vous comprendrez le faible gain qu’elle nous donnerait en échange d’une série de pertes d’avantages constantes.

L’équipe de négociation et moi sommes d’avis que nous avons fait tout ce que nous pouvions pour négocier équitablement avec le gouvernement et vous traiter avec respect. Dès le début, nous avons indiqué que nous ne souhaitions pas une grève, tout comme nos membres. Nous avons tout essayé et nos demandes sont tombées dans l’oreille d’un sourd. Les promesses du nouveau gouvernement, ce ne sont que de beaux discours. Il n’y a aucun respect pour les fonctionnaires – ils peuvent se donner des augmentations de 1,75 % et de 2 % alors que nous devons nous contenter d’une augmentation de 0,5 %.

Il est maintenant temps pour vous de prendre une décision : accepter ou refuser cette offre. Il ne s’agit pas d’une bonne offre et nous vous demandons de vous affirmer et de la rejeter. Vous devez croire que vous méritez d’être traitées et traités équitablement. Si vous croyez que ce qu’il faut faire est de céder maintenant un peu de terrain pour passer à la négociation des congés de maladie, vous devez comprendre qu’une fois que vous laissez tomber un élément de votre convention, vous ouvrez la porte à bien d’autres pertes. Comment déterminez-vous le moment de fixer des limites? Lorsque vous acceptez des pertes, celles-ci ne feront que s’accumuler à mesure que la lutte s’éternise.

Les membres doivent prendre position ou abandonner. D’une façon ou d’une autre, vous devez assumer votre décision. Vous ne pouvez pas tenir autrui responsable de l’offre qui vous est présentée ou de ce qu’on vous demande de laisser tomber. Vous prenez des décisions qui auront des répercussions sur vous, les autres et les futures employées et futurs employés de l’ARC.

Nous vous demandons de vous affirmer, et non d’abandonner. Indiquez au gouvernement que vous n’acceptez pas de perdre, que vous ne voulez pas emprunter la voie de la négociation de concession, que vous ne souhaitez pas abandonner l’indemnité de départ pour moins que ce qu’elle vaut et que vous menez cette bataille aujourd’hui comme demain.

AFFIRMEZ-VOUS OU ABANDONNEZ; C’EST VOTRE DÉCISION, VOTRE RESPONSABILITÉ!

En toute solidarité,

Président national, Syndicat des employé-e-s de l’Impôt