Exposez les coûts

« Lorsqu’il s’agit d’accéder à des prestations d’urgence essentielles, la population canadienne s’attend à un service de première qualité. Privatiser un centre d’appels, ça ouvre la porte aux bris de communication, ça enfreint la vie privée et ça suscite la frustration des gens qui ont besoin d’une aide urgente. » -- Marc Brière, président national du Syndicat des employé-e-s de l’Impôt.

Sans tambour ni trompette, l’Agence du revenu du Canada (ARC) a confié environ 130 postes au secteur privé. Les agents du centre d’appels privé répondront exclusivement aux demandes générales de renseignements sur les prestations d’urgence.

« Confier à une mégasociété américaine, réputée pour ses scandales et sa corruption, le soin de répondre aux questions de la population canadienne sur les prestations d’urgence, ça ouvre la porte aux bris de communication, ça enfreint la vie privée, ça entraîne une perte de confiance et ça suscite beaucoup de frustration », déclare Marc Brière, président national du Syndicat des employé-e-s de l’Impôt.

Les agents du centre d’appels privé ne recevront pas la même formation avancée et ne seront pas tenus aux mêmes normes rigoureuses que le personnel de l’ARC. L’ARC a beau insister sur le fait que le personnel du fournisseur n’aura pas accès aux renseignements personnels des contribuables, il n’en demeure pas moins que certaines personnes, croyant parler à un agent de l’ARC, pourraient divulguer des renseignements confidentiels par inadvertance.

« Nous avons soulevé ces questions auprès du gouvernement à maintes reprises, mais nous nous voyons dans l’obligation de nous adresser directement aux Canadiennes et aux Canadiens. La période des impôts sera particulièrement difficile cette année et la population mérite les meilleurs services publics qui soient », a conclu Chris Aylward, président national de l’AFPC.

Cette sous-traitance des emplois ne présente aucun avantage pour l’ARC. Il est nettement plus coûteux et moins efficace de recourir à la sous-traitance que de faire le travail à l’interne. En fin de compte, les fonds publics finissent dans les poches des actionnaires et de riches PDG, tandis que la population canadienne en paie le prix : services et protection de la vie privée de piètre qualité.

Ce sont des fonctionnaires fédéraux dûment formés qui relèvent directement du gouvernement canadien qui doivent répondre aux questions de la population sur les prestations d’urgence.

Il est de notre intérêt commun d’agir immédiatement. Exigeons que ces emplois soient rapatriés à la fonction publique.