Exposé sur le Congrès - Numéro 10

Les observatrices et observateurs au congrès

Dans la plupart des types d'administration démocratique, on s'accorde à dire qu'il faut donner aux gens l'occasion de voir leurs élus à l'œuvre.  En conséquence, au Canada, les réunions des représentant-e-s élus aux échelons fédéral, provincial ou municipal sont normalement accessibles à la population et, dans la plupart des cas, les dispositions voulues ont été prises pour que les gens puissent s'asseoir.

Il n'est pas rare que des organismes sociaux, particulièrement les syndicats ouvriers, adoptent ce principe.  À l'occasion des congrès syndicaux, ces personnes portent la désignation d'observatrice ou d'observateur.

"Observatrice/Observateur" - Quiconque observe, notamment une représentante ou un représentant chargé d'observer les travaux, mais non d'y participer officiellement.

Les observatrices et les observateurs à un congrès, comme ceux que l'on trouve au Parlement, dans une législature provinciale ou dans une salle de Conseil, ne peuvent participer aux débats, interrompre les délibérations ou nuire de quelque autre façon aux travaux.  Habituellement on autorise les observatrices et observateurs à assister à toutes les séances du congrès et à toutes les réunions de caucus.  Une observatrice ou un observateur par section locale peut également assister aux réunions des comités aux frais de la section locale.  Le nombre d’observatrices et d’observateurs pour chaque section locale peut être déterminé selon la place disponible.

En plus d'assister aux travaux du congrès et d'apprendre les règles parlementaires régissant le fonctionnement du syndicat, les observatrices et observateurs tiennent un deuxième rôle aussi important, soit celui de faire rapport.

Dans certains cas, les dépenses de l'observatrice ou de l'observateur sont réglées par le syndicat (voir Statut 9, articles 12 et 13) et dans d'autres, elles sont réglées par leur section locale.  On peut penser que la valeur éducative de la participation au congrès (c'est-à-dire l'avantage tangible que présente pour la section locale le fait de compter sur des membres d'expérience et bien renseignés), ainsi que le désir d'obtenir un rapport décisif sur les délibérations servent à justifier ces dépenses.  Il est vrai que les délégués devraient soumettre un rapport à leur section locale ; toutefois, ce rapport porte sur le détail des travaux.  Cependant, le rapport d'un observateur ou d'une observatrice peut et doit donner une vue d'ensemble du congrès, de la structure parlementaire adoptée, du degré de participation des délégués, du point de vue minoritaire sur des questions importantes, ainsi que des impressions générales de l'auteur du document.

L'observatrice ou l'observateur doit exactement s'efforcer de tenir ce rôle :  c'est-à-dire donner un compte-rendu impartial et objectif des délibérations du congrès.  Il ou elle doit aussi faire preuve d'esprit critique.  Après tout, le congrès est l'organisme suprême de régie du syndicat, et il incombe à l'observatrice ou à l'observateur de signaler la façon dont les pouvoirs sont exercés.  La critique justifiée et constructive de la façon dont nous sommes gouvernés est une caractéristique intégrale et souhaitable du régime parlementaire.  En l'absence de celle-ci, la complaisance ou l'acceptation résignée du statu quo l'emporterait sur l'idéal qui doit animer tout organisme démocratique : le gouvernement par le peuple et pour le peuple.  Il s'agit de l'idéal que les délégués au congrès doivent chercher à atteindre, et de leur objectif principal.  Les observatrices et les observateurs au congrès sont là pour signaler si l'objectif a été atteint.