Aujourd’hui, le 1er mai 2025, alors que le monde entier souligne la Journée internationale des travailleuses et travailleurs, l’Agence du revenu du Canada (ARC) a une fois de plus démontré son profond manque de respect envers son propre personnel. C’est en ce jour hautement symbolique que l’ARC a informé plus de 1 000 de nos membres nommés pour une période déterminée travaillant dans les Centres de contact à travers le pays que leur contrat ne sera pas renouvelé lorsqu’il arrivera à échéance le 16 mai.
Ce geste est non seulement insensible, mais il est aussi révélateur d’un manque de respect qui semble s’enraciner profondément au sein de l’Agence. En effet, à la même date l’an dernier, l’ARC a annoncé qu’elle ne renouvelait pas les contrats d’environ 2 000 de nos membres nommés pour une période déterminée travaillant dans ses Centres de contact, et dont les contrats expiraient le 10 mai 2024. Cette année, elle récidive en mettant à pied massivement du personnel dévoué, qui n’a pourtant cessé de démontrer son engagement et sa capacité à servir la population canadienne dans des conditions souvent difficiles.
Ces compressions entraînent des conséquences humaines et sociales graves. Derrière chaque contrat non renouvelé se cache une personne, une famille, une situation de vie qui bascule. Ce sont des parents qui doivent expliquer à leurs enfants qu’ils ne savent pas quand ils retrouveront un emploi. Ce sont des gens qui ont consacré temps et énergie à leur travail, et qui se font remerciés sans égard, sans reconnaissance. Ce ne sont pas que des postes que l’on élimine. Ce sont des moyens de subsistance que l’on écrase. Ce sont des communautés que l’on affaiblit.
Et les impacts ne s’arrêtent pas là. Cette décision aura également des effets directs sur la qualité des services que l’ARC est censé offrir à la population. Moins de personnel dans les Centres de contact signifie des temps d’attente plus longs, des services plus lents, et une frustration grandissante chez les contribuables et les entreprises. Ceux et celles qui restent en poste devront assumer une charge de travail accrue dans un climat de stress déjà extrêmement élevé. Le moral est en chute libre. La santé mentale de nos membres est fortement ébranlée.
Nous sommes profondément attristés pour les membres qui sont touchés par ces compressions et pour leurs familles. Nous partageons leur colère, leur douleur et leur frustration.
Le Syndicat des employé-e-s de l’Impôt condamne avec la plus grande fermeté cette décision. Nous savons que ce choix ne relève pas seulement de l’Agence. Il est le résultat direct des pressions exercées par le gouvernement fédéral, qui impose des compressions budgétaires tout en disant vouloir « optimiser » les services à la population. Ce même gouvernement qui se dit engagé envers la fonction publique n’hésite pas à sacrifier ses propres travailleuses et travailleurs sur l’autel de l’austérité.
Nous demandons au Premier ministre Mark Carney et à son gouvernement nouvellement élu de cesser immédiatement ces compressions qui sont des attaques directes contre les services publics. De plus, en ces temps économiques incertains, ce n’est certainement pas le moment de couper des emplois! Le travail que nos membres effectuent à l’ARC est très important et il contribue à maintenir les programmes sociaux sur lesquels les Canadiens et les Canadiennes peuvent compter. Nous exigeons que cesse le mépris, que cesse l’érosion des effectifs, que cesse la précarisation du travail.
Il est grandement temps que le gouvernement fédéral comprenne que nos membres travaillant à l’Agence du revenu du Canada représentent un actif très important et non pas un simple poste de dépenses dans son budget.
En toute solidarité,
Marc Brière
Président national
Syndicat des employé-e-s de l’Impôt