La solidarité, ça fonctionne

La solidarité, ça fonctionne

NOUVELLES SYNDICALES - MAI 2022

les membres d'une section locale donnent leurs appuisBien que le processus de négociation avec l’employeur n’en soit qu’à quatre réunions, nous avons besoin de votre aide. Il est juste de le dire, et nous le disons toujours, mais c’est un fait : il a été prouvé que notre succès collectif dépend de nos voix collectives. Ce n’est jamais aussi simple que la réunion des deux équipes de négociation. Le progrès ne se produit que lorsque nous sommes bruyants et que nous unissons nos forces.

Examinons les contrats passés qui ont été négociés après la modification de la loi, ce qui a placé l’équipe de l’employeur sous l’égide du Conseil du Trésor. Il y a deux contrats, on nous a présenté ce qu’on appelait l’« offre finale », qui, comme vous le savez, n’était ni une offre ni une offre finale. Nous l’avons soumise à un vote et avons répondu « non » à l’autre partie, ce qui constituait ainsi un vote de grève. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’employeur a répondu à nos demandes, et nous avons obtenu une meilleure offre. La dernière ronde de négociations a certainement été l’une des plus uniques, compte tenu de la pandémie. Le processus a été incroyablement lent, ce qui, à mon avis, est toujours une stratégie de l’autre côté pour susciter la colère des membres. Nous avons entamé des votes de grève historiques, et la solidarité s’est renforcée, au grand dam de l’employeur. Comme vous le savez, nous avons ensuite mis fin aux votes, mettant en veilleuse toute mesure de pression dans l’intérêt du service public destiné à une population plongée dans la pandémie. C’était la bonne chose à faire. Il ne fait aucun doute que l’employeur a reconnu le mécontentement des membres. Ce contrat, ainsi que la conversion administrative des employés déterminés, était historique, grâce à votre soutien indéfectible.

Comme toute autre amélioration à la convention collective, tout cela est arrivé parce que nous n’avons pas abandonné la lutte. Ce n’était pas un cadeau. L’employeur est très fier de faire partie des 100 meilleurs employeurs et il devrait peut-être l’être. Mais soyons réalistes : les avantages qui lui permettent d’être parmi les meilleurs sont le fait du syndicat et des membres qui se battent pour lui. Il n’y a pas d’autre version des événements. Mis à part les avantages prévus par la loi (et ceux qui sont habituellement le résultat de luttes syndicales passées), l’employeur n’en a « accordé » aucun. Il ne faut jamais l’oublier. Ce que l’employeur vous offre, c’est ce qu’il croit que vous valez, ou plutôt ce qu’il est tenu de croire que vous valez. Ce que nous exigeons, c’est ce que nous sommes entièrement convaincus que vous méritez, et nous ne cesserons jamais de nous battre pour obtenir mieux. Chaque contrat repose sur le dernier contrat, et nous n’avons pas envie de revenir en arrière.

Les membres du Syndicat des employé-e-s de l’Impôt ont été la force motrice dans l’administration des prestations liées à la COVID-19 pour les Canadiens et Canadiennes en période de crise et d’incertitude. Nous avons mis de côté les tâches normales pour nous assurer de pouvoir aider. Il est essentiel que cela soit reconnu dans notre contrat. Toutes nos vies ont été bouleversées le 13 mars 2020, et l’équilibre travail-vie personnelle n’a jamais été aussi compliqué. La santé mentale de nos membres a été mise à rude épreuve, nous avons prouvé que le travail à distance peut se faire, et bien se faire. L’inflation, telle qu’elle a été rapportée par CBC le 20 avril 2022, a atteint 6,7 %, soit un sommet en 31 ans. De tels niveaux d’inflation, provoqués par des logements inabordables et le coût des biens, n’ont jamais été vus auparavant au cours de notre génération. Tous ces facteurs doivent être reconnus par l’employeur dans notre contrat.

Mais pour parvenir même à l’équité, il faut se battre. Cela n’arrive jamais sans prouver une fois de plus notre détermination. L’équilibre entre le travail et la vie personnelle est primordial dans cette ronde, conjugué à des augmentations salariales qui tiennent compte des contributions que vous faites et des contraintes financières qui découlent des coûts de la vie hors de contrôle. Ce n’est pas pour rien que les campagnes de syndicalisation sont aujourd’hui omniprésentes dans les médias, que ce soit dans les entrepôts d’Amazon ou derrière le comptoir de Starbucks. Les travailleurs méritent mieux. Ce qui était accepté auparavant n’est plus acceptable. C’est dommage qu’il ait fallu une pandémie pour démontrer l’iniquité entre les patrons et les travailleurs, mais nous y voilà. Le récit selon lequel ceux dont le salaire est deux, trois ou plusieurs fois plus élevé que celui des employés et qui reçoivent également des primes savent ce qui est le mieux pour vous est l’incarnation même de l’absurdité et il est maintenant temps de dissiper ce mythe ridicule.

Nous nous attendons à ce que rien ne soit facile à ce moment-ci, si l’on se fie à l’histoire. Les membres seront mis à l’épreuve et les négociations pourraient s’étirer. Vous vous demandez peut-être ce que le syndicat fait pour vous, et franchement, vous devriez toujours vous poser la question. Nous avons l’intention, à chaque étape, d’être transparents au sujet du processus. Nous aurons besoin de votre soutien. La force du nombre a fait ses preuves. L’employeur le sait et nous le savons. Mais même si vous en arrivez au point où vous avez envie d’abandonner à cause du stress énorme que vous subissez, le Syndicat ne vous abandonnera jamais à la table de négociations. Jamais.

N’oubliez pas de vous inscrire aux mises à jour par courriel à propos des négociations sur le site du SEI (ute-sei.org/fr) et le site de l’AFPC (syndicatafpc.ca).

Ne cessez jamais de lutter contre le pouvoir.

Adam Jackson 
2
e vice-président national